Les bios français à l'assaut de Bruxelles

Les bios français à l'assaut de Bruxelles

Les producteurs s'estiment menacés par la réglementation européenne qui entre en vigueur le 1er janvier. Ils veulent créer une marque privée. Les producteurs de bio français veulent défendre leur différence. Le 1^er janvier, un nouveau règlement européen entrera en vigueur pour encadrer l'agriculture biologique. Moins exigeant que le précédent, sur plusieurs points. Il autorise, par exemple, l'utilisation de pesticides (ou substances phytopharmaceutiques) même si celle-ci doit être « significativement restreinte ». Une liste de produits autorisés a été établie par Bruxelles. « Niet », disent les producteurs français. Ils veulent conserver leur standard de qualité et communiquer auprès des consommateurs qui tiennent à cette exigence. Comment ? Impossible d'utiliser une marque collective nationale. Le règlement européen l'interdit. C'est pourquoi la Fnab, la Fédération nationale de l'agriculture biologique, se penche sur la création d'une marque privée. Elle serait commune aux acteurs de la filière bio travaillant avec les mêmes cahiers de charges. Les distributeurs comme Biocoop ou Biomonde, favorables à cette idée, pourraient communiquer sur cette marque dans leurs magasins. «Nous voulons faire savoir au consommateur que notre action en faveur de l'environnement, de la santé, de la durabilité, ne change pas », explique Henri Thépaut, président de la Fnab. La création de cette marque, dont le projet a animé une journée de réflexion en décembre, pourrait se faire avec des partenaires dans d'autres pays d'Europe - Belgique, Allemagne, Royaume-Uni notamment - où certains acteurs de la filière ont également un niveau d'exigence supérieur au règlement de l'Union européenne. ( Par Anne-Françoise ROGER. - Ouest France 28 décembre 2008))