Le président Sarkozy : quelle fraternité ?

Le président Sarkozy : quelle fraternité ?

Par Eva Camus

On ne croyait pas ses yeux ni ses oreilles !  Lors de ses derniers voeux aux Français, le président Sarkozy a appelé à la fraternité . Et même une exhortation d'être « capables de débattre sans nous déchirer, sans nous insulter, sans nous désunir ». Pourquoi pas, s’il n’existait pas un ministère consacré à l’immigration et à l’identité nationale…Pourquoi pas, si la moitié du gouvernement Fillon n’avait pas de comptes à régler sur le dos des Arabes, des Noirs, des musulmans, des étrangers… Pourquoi pas, si la police se comportait dignement avec les immigrés, les pauvres, les faibles, les vulnérables… Comme rien de tout cela ne touche ce gouvernement…Nous sommes obligés de croire que ce mot « fraternité » prononcé par le président de la République est dénié de tout sens ! Le président aurait du, par exemple,  annoncer l'arrêt du débat sur l'identité nationale qui devient une machine à créer du conflit et de la violence.

Or, hier, nous est apparu un président « perdant » et à la mine tendue. Il sait que l’année 2009 était celle des ses maladresses et ses revers qui ont marqué fortement l'opinion :  l'épisode de son fils Jean, la révélation de sa boulimie de sondages dénoncée par la Cour des comptes,  la réforme des collectivités territoriales, la taxe carbone… Et ne parlons pas de ses ministres : Besson, Estrosi, Hortefeux, Morano, Darcos… Des véritables Dupont Lagaffe pour la joie des militants UMP ! 

« L'année 2009 a été l'année des rendez-vous ratés avec l'histoire, de Copenhague à l'absence de réforme du système financier mondial. C'est aussi l'année de la poursuite des cadeaux fiscaux au plus riches et aux entreprises alors que le chômage et la précarité explosent, de la taxe carbone avortée, de la promotion du nucléaire en dépit de toute logique financière ou écologique. L'année écoulée aura également été marquée par la multiplication des abus de la part de la police, encouragée peut-être par les nombreux dérapages racistes du gouvernement, ou de la criminalisation de l'action militante... », note Djamila Sonzogni, porte-parole nationale des Verts. Que dire d’autre?  Personnellement, j’ai dépassé l’âge de croire dans le sens de ce mot « Fraternité » prononcé par Sarkozy.  Mais je crois profondément, humainement et philosophiquement dans celle de mon ami Albert Jacquard :
" la fraternité a pour résultat de diminuer les inégalités tout en préservant ce qui est précieux dans la différence"