Hervé Grimaud, Directeur général de Récylum

Hervé Grimaud, Directeur général de Récylum

« Recycler, c’est penser avant tout aux générations futures »

Depuis le 15 novembre 2006, la collecte et le recyclage des lampes usagées est obligatoire parce que 93 % de leur poids est recyclable, mais aussi parce qu'elles contiennent une infime quantité de mercure. Toutes les lampes, à l'exception des ampoules à filament et des halogènes, sont concernées : lampes à économie d'énergie, tubes néon, lampes à LED, reconnaissables grâce au symbole "poubelle barrée" qui figure sur le culot des lampes. Bénéfiques pour la planète, les ampoules basse consommation, déjà présentes dans 1 foyer sur 2, consomment 5 fois moins d'énergie et  durent 10 fois plus longtemps. Trois manières s'offrent aux consommateurs pour se débarrasser de leurs lampes dans le respect de l'environnement : les rapporter chez le  distributeur qui a l'obligation de les reprendre, les déposer en déchetterie, ou les confier à un électricien.  Des meubles spécifiques pour des collectes sont progressivement déployés dans la grande distribution. Info : www.malampe.org

Rencontre avec Hervé Grimaud, Directeur général de Récylum

En quoi le recyclage de nos lampes est-il utile ? Et quel est leur cycle de vie ?

Je trouve intéressant la notion de « cycle de vie » des déchets qui dénote une nouvelle façon de voir les choses, qui se rapproche de ce terme que nous utilisons de plus en plus lorsque l’on parle des matières premières secondaires. Aujourd’hui, on accepte que les matières issues du recyclage puissent devenir à nouveau premières. Le cycle de vie des produits s’entend aujourd’hui de la naissance d’un produit à la fin de la phase d’utilisation. Evoquer cette notion de « cycle de vie » pour des déchets suppose justement qu’un déchet peut avoir une nouvelle vie après. La fin de vie est un élément du cycle de vie et la mort d’un produit, par exemple une lampe, n’est pas forcément la fin de sa vie car, grâce au recyclage, on peut lui offrir une deuxième vie ou au moins à certains de ses composantes.

Quels sont les avantages pour le consommateur ?

Je vais être très provocateur ! Du point de vue du consommateur, ce n’est pas un avantage immédiat parce que ce qui coûte le moins cher est encore de creuser un grand trou à côté de chez soi et de tout y jeter ! Pour l’avenir des enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants des consommateurs, il y a toutefois des choses à dire. Si l’on continue à consommer comme on le fait actuellement, à gaspiller les matières premières et à ne pas réutiliser les matières issues des produits dont on n’a plus besoin, il est clair que l’on dépossède les générations futures d’une partie du patrimoine dont nous avons hérité de nos aïeuls. Par le biais d’une loi contraignante, on pousse tout le monde à un comportement plus vertueux, de manière à permettre aux générations futures de bénéficier d’une partie encore importante des ressources dont nous avons, nous-mêmes hérités...   ( Lire la suite dans NC 27 décembre 2008)