Plus d’équité pour la caissière

Plus d’équité pour la caissière !

Par Sandra Gautier

La caissière de l’hypermarché est l’invitée, malgré elle, de cette campagne électorale. Elle est souvent citée en exemple par tous les candidats pour illustrer la précarité et la condition difficile des femmes au travail… Il y a bien évidemment de la démagogie dans ce clin d’œil compatissant pour des femmes courageuses, généreuses et combatives. Malgré l’horreur économique et la brutalité managériale qu’elles subissent, elles gardent le sourire, le bon accueil et le respect du client. La réalité des caissières en France est un sujet tabou ! Nous ne disposons pas d'informations fiables sur leur condition de vie. Une moyenne d’âge de 27 ans, étudiantes, femmes seules… exposées à l’exploitation de la grande distribution. La plupart d’entre elles travaille en CDD pour 28 heures par semaine payées en moyenne 646 euros par mois…Elles finissent leur travail après 20 h et deux fois par semaine à 22 heures. Ce métier est aussi à risque. Savez-vous que ces femmes débitent, en moyenne, un article toutes les trois secondes, ainsi elles manutentionnent une tonne par heure avec un colis sur quatre qui dépasse deux kilos. Et chez ces femmes, on voit apparaitre une pathologie professionnelle : douleurs du dos, problèmes ostéo-articulaires aux épaules, coudes et poignets… Voilà la face pas du tout cachée de la grande distribution qui se targue à donner des leçons à la terre entière sur le développement durable, la responsabilité sociale, l’écologie et le commerce équitable… Par exemple, Carrefour comme les Centres E.Leclerc, campagnes de Pub à l’appui, ne cessent de nous « gaver » sur tout ce qu’ils prétendent réaliser en faveur du commerce équitable… Bien évidemment, tout cela est annoncé sans chiffrage précis et avéré sur les marges (devant et arrière), les bénéfices, les sommes versées aux petits producteurs. Comment peut-on sincèrement parler d’un produit issu du commerce équitable quand celui-ci nous est servi par une femme exploitée à ce point et qui pourrait être notre fille, notre sœur et même notre mère. La grande distribution française n’a aucun scrupule à faire sa pub sur le dos de la vertu tout en continuant à exploiter les vulnérables, les sans-voix… Messieurs de la grande distribution, voulez-vous être des hommes justes et équitables ? Alors, soyez le avec vos caissières ! Il est toujours temps de devenir vertueux !