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nouveau consommateur
1 février 2007

Un bien maigre bilan consumériste

Un bien maigre bilan consumériste

Caddie

Par Ezzedine El Mestiri

Le gouvernement vient de reporter l'examen du projet de loi sur la consommation. C’est une des aberrations parlementaires la plus criante et une bévue en plus pour un gouvernement qui gère un fin de règne à coups d’annonces déraisonnables ponctués par des chiffres douteux. L’INSEE est incapable de confirmer les vrais chiffres de l’emploi. L’indice des prix ne répond à aucune logique économique et citoyenne. Les baisses d’impôt concernent de plus de plus des fuyards en Suisse, au Luxembourg, en Belgique et à Monaco… La confusion à Bercy est à son comble et on fait appel à l’information de crise et à "sauve qui peut" ! Promis par le Président Jacques Chirac, cette loi sur la consommation devait instaurer des recours collectifs (class actions), la gratuité du temps d'attente des « hotlines » (moins d’arnaque des opérateurs téléphoniques) et un meilleur encadrement des soldes. Une petite loi, bien maigre qui aurait été un minima pour le respect du citoyen et du consommateur. (Voir Nouveau Consommateur N° 14 Mai-Juin 2006).

« Ce projet comporte trop d'amendements et techniquement, il est impossible qu'il soit terminé avant l'interruption des travaux parlementaires prévue fin février » indique le ministre des relations avec le Parlement. C’est du langage parlementaire pour noyer un chien … La première réaction, après ce retrait est venue du Medef qui a salué «une décision sage». Et une interrogation : sommes-nous gouvernés par des hommes politiques qui abdiquent à la moindre offensive des grandes entreprises ? Unanimes, les associations de consommateurs affirment après cette déroute que « le bilan consumériste de ce gouvernement est nul ». Bien évidemment, il est nul mais j’irai plus loin pour dire que ce gouvernement a bien floué les consommateurs.

L’actualité nous fournit chaque jour sa moisson d’absurdité. Importé d'Espagne, le crédit à cinquante ans est arrivé chez nous. C’est de l’arnaque pur et simple dans un pays comme le nôtre où plus de la moitié de la population est lourdement endettée et plus de 4 millions de familles se saignent pour payer des intérêts exorbitants à des officines comme le Cetelem ou Cofidis et autres organismes qui poussent à la sur-consommation et au sur-endettement. Ce crédit à cinquante ans et pourquoi pas à un siècle revient à remplacer un loyer à vie par un crédit à vie. Le gouvernement semble encourager cette forme de servitude par les rentes et l’argent dormant et fermer les yeux sur les excès de ces Thénardier du XXIe siècle qui prospèrent sur la souffrance et la misère des autres. L’argent va encore une fois à l’argent et il n’est pas au service du bien commun ni de l’intérêt général. Madame Laurence Parisot, présidente du Medef voudrait que les pauvres et « les assistés » payent au plus fort le peu de moyens qu’on met à leur disposition ! Pour les pauvres, un prêt bidon à cinquante ans au taux d’intérêt jusqu’à 23,5 % et des emprunts à gogo pour nos parlementaires au taux de 0% ! Il y a de quoi faire appel à Julien Courbet ! Entre Renaud Dutreil, ministre du commerce, grand défenseur de la grande distribution et Thierry Breton, ministre de l’économie qui vient de faire échouer le projet de loi sur la consommation, nous pouvons dire que ce gouvernement n’a pas seulement rien fait pour la reconnaissance des droits du consommateur mais il les a asservis en faisant n’importe quoi : la vie chère non maitrisée, le non contrôle des opérateurs de téléphone, la démission devant les turpitudes de la grande distribution, la non-considération des associations de consommateurs, jamais concertées sur l’essentiel, le mépris affiché à l’économie solidaire, au commerce équitable et à  l’agriculture biologique…Bref, un gouvernement qui a tout faux.

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